se renverse la tête.

Qui donc es-tu?

HILARION.

Mon royaume est de la dimension de l’univers, et mon désir n’a pas de bornes. Je vais toujours, affranchissant l’esprit et pesant les mondes, sans haine, sans peur, sans pitié, sans amour, et sans Dieu. On m’appelle la Science.

ANTOINE

se rejette en arrière:

Tu dois être plutôt... le Diable!

HILARION

en fixant sur lui ses prunelles:

Veux-tu le voir?

ANTOINE

ne se détache plus de ce regard; il est saisi par la curiosité du Diable. Sa terreur augmente, son envie devient démesurée.

Si je le voyais pourtant... si je le voyais?...

Puis dans un spasme de colère:

L’horreur que j’en ai m’en débarrassera pour toujours.—Oui!

Un pied fourchu se montre.

Antoine a regret.

Mais le Diable l’a jeté sur ses cornes et l’enlève.