SCÈNE XIII.—MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, DEUX MÉDECINS GROTESQUES[81].

Ils s’asseyent d’abord tous trois; les médecins se lèvent à différentes reprises pour saluer monsieur de Pourceaugnac, qui se lève autant de fois pour les saluer.

LES DEUX MÉDECINS.

Buon dì, buon dì, buon dì,
Non vi lasciate uccidere
Dal dolor malinconico,
Noi vi faremo ridere
Còl nostro canto armonico;
Sol’ per guarirvi
Siamo venuti qui,
Buon dì, buon dì, buon dì.

PREMIER MÉDECIN.

Altro non è la pazzia
Che malinconia.
Il malato
Non è disperato,
Se vol pigliar un poco d’allegria,
Altro non è la pazzia
Che malinconia.

SECOND MÉDECIN.

Sù, cantate, ballate, ridete;
E, se far meglio volete,
Quando sentite il deliro vicino,
Pigliate del vino,
E qualche volta un poco di tabac.
Allegramente, monsu Pourceaugnac[82].

SCÈNE XIV.—MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, DEUX MÉDECINS GROTESQUES, MATASSINS[83].

ENTRÉE DE BALLET.

Danse des matassins autour de M. de Pourceaugnac.

SCÈNE XV[84].—MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, UN APOTHICAIRE, tenant une seringue.

L’APOTHICAIRE.

Monsieur, voici un petit remède, un petit remède, qu’il vous faut prendre, s’il vous plaît, s’il vous plaît.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Comment? je n’ai que faire de cela!

L’APOTHICAIRE.

Il a été ordonné, monsieur, il a été ordonné.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Ah! que de bruit!

L’APOTHICAIRE.

Prenez-le, monsieur, prenez-le; il ne vous fera point de mal, il ne vous fera point de mal.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Ah!

L’APOTHICAIRE.

C’est un petit clystère, un petit clystère, bénin, bénin; il est bénin, bénin: là, prenez, prenez, monsieur; c’est pour déterger, pour déterger, déterger.

SCÈNE XVI.—MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, UN APOTHICAIRE, DEUX MÉDECINS GROTESQUES, MATASSINS, avec des seringues.

LES DEUX MÉDECINS.

Piglia lo sù,
Signor monsu;
Piglia lo, piglia lo, piglia lo sù,
Che non ti farà male.
Piglia lo sù questo servizziale;
Piglia lo sù,
Signor monsu;
Piglia lo, piglia lo, piglia lo sù[85].

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Allez-vous-en au diable!

Monsieur de Pourceaugnac, mettant son chapeau pour se garantir des seringues, est suivi par les deux médecins et par les matassins; il passe par derrière le théâtre et revient se mettre sur sa chaise, auprès de laquelle il trouve l’apothicaire qui l’attendoit; les deux médecins et les matassins rentrent aussi.

LES DEUX MÉDECINS.

Piglia lo sù,
Signor monsu;
Piglia lo, piglia lo, piglia lo sù,
Che non ti farà male.
Piglia lo sù questo servizziale;
Piglia lo sù,
Signor monsu;
Piglia lo, piglia lo, piglia lo sù.

Monsieur de Pourceaugnac s’enfuit avec la chaise; l’apothicaire appuie sa seringue contre, les médecins et les matassins le suivent.